Lettre ouverte aux Elus de France

 

Parce que le déremboursement de l’homéopathie pèsera sur les plus vulnérables sans bénéfice économique pour la solidarité nationale, il devient une décision et aussi une question d’honneur pour nos élus.

 

Deux catégories de personnes sont directement visées : les personnes atteintes de cancer et les femmes enceintes.

 

Pour les personnes atteintes de cancer, l’homéopathie est un outil de soin qui aide à faire face aux effets indésirables des médicaments indispensables, ne génère pas lui-même d’effets indésirables, et facile à mettre en œuvre. Il protège la qualité de vie des patients (alimentation, douleurs des muqueuses, sommeil) et leur permet de suivre intégralement leur traitement, ce qui leur évite une perte de chances.

 

800.000 femmes sont enceintes  chaque année en France. L'INSEE nous dit que 15% soit 120.000 sont en situation économique précaire, et parmi elles 2/5 ont une activité professionnelle, souvent pénible. Pour ces femmes -là les maux de grossesse n’ont que deux réponses : l’arrêt de travail ou l’homéopathie. Si l’homéopathie est déremboursée, avec 855 euros par mois pour vivre, elle sera hors de leur portée. Or l’arrêt de travail, répété ou prolongé coûte cher à la collectivité. Et individuellement, un demi-salaire peut faire basculer 50.000 femmes et donc 50.000 familles, de la précarité dans la grande pauvreté. Nous laissons à chaque élu le soin de faire le calcul dans sa circonscription.

 

La décision de la HAS de conseiller le déremboursement de l’homéopathie n’est pas basée sur les études où la souffrance des patients n’a pas d’alternative en pharmacologie conventionnelle. Elle n’est basée que sur la chimie des médicaments, et ce n’est ni la bonne échelle pour évaluer cet outil de soin, ni ce que les Français, en tant que patients, attendent de leurs soignants et de leurs élus.

 

 

Elisabeth Latour de Mareuil,

sage-femme homéopathe, Secrétaire générale adjointe de la SFH.