Pezé, Jacques  (Liban, 14 avril 1923 – Neuilly/Seine, 29 août 2009)

 

 

Photo Dr ZISSU

Né au Liban, Jacques Pezé étudie et soutient sa thèse de doctorat en médecine à Paris en 1949. Elle est présidée par le Professeur Pierre Joannon, enseignant d’hygiène et de médecine préventive à la faculté mais aussi Président d’honneur du Centre homéopathique de France(CHF). La tuberculose contractée pendant ses études avait guéri avec un traitement homéopathique.

 

Dès cet instant, l’existence de Jacques Pezé est dirigée par et pour l’homéopathie.

Il réussit notamment à créer une consultation d’homéopathie au dispensaire de la Mutuelle générale de l’éducation nationale en 1954. Il  exercera jusqu’en 1989 dans ce centre médical de la Mgen en plus de son cabinet parisien. Il sera également expert auprès des tribunaux pour tout ce qui concerne l’homéopathie.

Fondateur de l’Institut Hahnemann en 1976, sur le site de l’hôpital Hahnemann à Neuilly/seine

Le docteur Jean-Jacques Salva évoque en 2010 cette personnalité hors du commun.

 

« Je connaissais Jacques depuis une trentaine d’année. Jeune médecin, il m’avait séduit par ses idées sur le monde de la médecine, de la thérapeutique et la façon de faire passer un message aux autres. Puis, je me suis aperçu qu’il fourmillait d’idées parfois difficiles à comprendre et alors, nous passions des heures au téléphone. Grâce à lui, un monde nouveau allait s’ouvrir à moi ainsi qu’à beaucoup d’autres.

 

Jacques avait le génie de s’entourer de gens hyper intéressants, dont :

Arnold Kaufmann (1911/1994), père de la théorie mathématique des « sous- ensembles flous » L’application de cette théorie aux statistiques a permis aux informaticiens de créer des programmes nouveaux pouvant mieux gérer nos machines à laver, les boîtes de vitesse automatiques de nos nouvelles voitures. Jacques, après avoir écrit avec lui :

 Des sous-hommes et des super-machines (1), a su motiver une dizaine de médecins homéopathes à assister à deux séminaires de mathématiques pures où les autres participants étaient des mathématiciens, des polytechniciens et des statisticiens. (…)

Peter Roche de Coppens (1938/2012), professeur de psychothérapie, de sociologie et d’anthropologie à l’université de Pennsylvanie et auteur de nombreux ouvrages, était un proche parmi les proches et un conseiller dans de nombreux domaines. Ils écrivirent ensemble un livre  L’alternance instinctive, une clé essentielle de la vie (2)

Jean-Pierre Ruasse, élève aussi du professeur Joannon, il a enseigné de nombreuses années l’hygiène et la médecine préventive à la faculté de médecine de Paris. Spécialiste en diabétologie, nutrition, endocrinologie et médecin homéopathe.

 Il est  toujours « l’homme dictionnaire » de l’homéopathie et le président fondateur du syndicat national des enseignants chercheurs en homéopathie.

 

Se faire connaître

« Il faut vous faire connaître » disait Jacques aux homéopathes ; il a fait réaliser par une vingtaine d’entre nous un livre intitulé ;  L’homéopathie,aujourd’hui, vous connaissez ?(3)

Les ondes qui nous entourent ont également une influence sur nous et il a créé un groupe de  travail sur la géobiologie et a rédigé avec Babonneau, Laflèche et Martin, un livre de référence sur ce sujet. (4)

 

Très tôt, il s’intéresse à l’agrobiologie et il sera cité en référence au Parlement européen à Bruxelles.

Un jour, une de ses relations, Monsieur Albert Méglin, crée l’université populaire de Paris, ouverte à tous avec un amphithéâtre à la Sorbonne et nous voilà responsables pendant des années, d’une « chaire »  d’homéopathie à la Sorbonne.

 

Maître dans l’art d’organiser des groupes de travail, il est à l’origine d’un autre livre :

Allô Docteur ?7 médecins homéopathes répondent à vos urgences familiales  (5)

Jacques pétillait d’idées et cela n’est qu’un aperçu de son génie.

L’homéopathie est sous-utilisée au Québec, et voilà un groupe formé pour prendre des contacts avec des médecins, des universitaires, des distributeurs de médicaments, l’équivalent local de l’Ordre des médecins , le tout dans une euphorie créatrice de « réussisseurs »

 

Création de l’Institut Hahnemann

Je ne saurai tout évoquer, mais son morceau de bravoure fut l’Institut Hahnemann, crée à la sueur de son front et avec l’aide d’un fidèle parmi les fidèles, je pense à Monsieur Moles, qui a toujours suivi Jacques, même dans ses idées les plus folles, parfois en finançant de sa poche les investissements nécessaires.

Institut qui représente aujourd’hui une plate-forme multi-usage, ouverte à tout thérapeute innovant, pour y faire de la recherche, des conférences, de l’enseignement ; le tout dans des conditions optimales de bien-être et de liberté de travail.

Cet Institut Hahnemann héberge aussi un certain nombre de sociétés savantes, parmi lesquelles, la Société Française d’Homéopathie créé en 1889, la Société française des médecins homéopathes spécialistes et compétents, l’Institut homéopathique scientifique, une société de médecins ostéopathes. Grâce à cet outil de travail, nous avons pu développer des groupes de travail dans de nombreuses directions :

Le groupe de recherches opérationnelles en homéopathie, Homéopathie information presse, avec un rédacteur en chef de L’Express, la première équipe d’enseignants à la faculté de Bobigny et j’en oublie….

Aborder l’informatique avec chacun son « Amstrad » et l’aide bienveillante de Monsieur Mathieu, informaticien, fut un jeu d’enfant ! Nous faire découvrir la vidéo avec chacun son caméscope pour enregistrer cours et conférences, avec Yann, son fils, embauché comme technicien. Et surtout, pouvoir se joindre toujours et partout, avant le téléphone portable, en

Ayant  toujours une ligne disponible.

 

Le conteur persan

Il expliquait toujours ses idées par des paraboles et je l’appelais « le conteur persan »

Jacques a lancé tellement d’idées qu’elles ne pourront pas toutes tomber dans l’oubli !

Tous les homéopathes de ma génération lui doivent quelque chose. (…) »

 

Jean-Jacques Salva, médecin homéopathe, Paris (75)

in La Revue d’Homéopathie, Tome 1 N° 2, juin 2010

Elsevier Masson SAS ,Paris, 2010

Références

  1. Kaufmann A, Pezé J. Des sous-hommes et des super-machines, Albin Michel, 1970
  2. Pezé J,Roche de Coppens P. L’Alternance instinctive, une clé essentielle de la vie. Lausanne :Editions de l’Aire, 1989/Québec : Louise Courteau, 1993
  3.  Conan-Mériadec M, Pezé J, Ruasse JP, L’homéopathie aujourd’hui, vous connaissez ? De Vecchi ; 1983
  4. Babonneau B, Laflèche B, Martin RM. Traité de géobiologie, théorie et pratique, Lausanne : Editions de l’Aire ; 1987
  5. Allô Docteur ? 7 médecins homéopathes répondent à vos urgences familiales. Edirap-Maloine ;1983

   

Alternance instinctive                               

Inspiration, expiration, notre rythme cardiaque ... jour, nuit, chaud, froid, humidité, sécheresse, nos saisons, les marées ...
L'alternance est un mécanisme simple et évident. Il est partout autour de nous dans la nature et en nous-mêmes dans les mouvements essentiels de notre propre corps.
Ce mouvement est le balancier fondamental de tout l'univers et de notre vie biologique. Il est aussi notre angoisse, notre espoir et nos limites, c'est lui qui marque le temps et tisse notre existence.
Il fait partie de notre quotidien, mais la vie moderne, nos habitudes souvent contre nature, tendent à gommer l'alternance des rythmes. Cependant, au plus profond de nos instincts, ces mécanismes dorment en nous ...
Vous pouvez les réveiller !
Si vous êtes las, fatigué de la vie, déprimé, ou vidé, alternez, c'est-à-dire faites, pendant un moment, l'opposé de ce que vous faisiez. Vous constaterez un résultat étonnant.
C'est cette première réussite, bouffée d'oxygène psychique et expérience vécue du mécanisme et des possibilités de l'alternance qui vous donnent confiance et vous engagera à aller plus loin.
Ensuite et au-delà de ce que vous apportera l'alternance, vous pourrez plus facilement progresser et atteindre les champs nouveaux qui s'ouvrent à vous.