Samedi 23 Mars 2019 Journée de Printemps du CHF


Introduction à laquelle vous avez échappée…



Une fois n’est pas coutume.

C’est en tant que membre du Conseil d’Administration des Médecins Homéopathes Français, que j’ouvre cette journée.


Nous ne nous attendions pas à autant de violence.

  • Le médicament homéopathique est inscrit à la Pharmacopée Française.

  • La spécificité du Médecin Homéopathe est reconnue par le Conseil de l’Ordre.

  • Certains de nos confrères et amis y ont été élus et acceptés dans leurs instances.

  • Des médecins nous adressent leurs patients en tant que consultants.

Autant d’arguments, de signaux qui nous laissaient à penser que le contexte était apaisé ; et pourtant…bienveillance et confraternité n’étaient que des leurres.


Vous le savez : une tribune publiée dans Le Figaro a servi d’étincelle, rallumant le brasier. Les réseaux sociaux ont joué leur rôle de catalyseur.

Le confrère cardiologue, chef de clinique hospitalier que j’ai été amené à traduire devant le Conseil de l’Ordre, à Amiens, m’a avoué avoir à peine lu le texte et l’avoir co-signé d’un clic.


Internet, c’est aussi le diable... Ce mode de communication peut être pervers par bien des aspects.


Avec son franc parler, en des termes parfois crus, grossiers, directs, Olivier de Kersauson, à un journaliste qui l’interroge, à propos des réseaux sociaux, répond : « Avant, quand Bébert disait une connerie au Café du Commerce, tout le monde lui disait : « Ta gueule Bébert ». Aujourd’hui, plus personne ne dit : Ta gueule à Bébert, et Bébert continue avec une pensée de merde, ponctuée de neuf fautes d’orthographe, à inonder les réseaux sociaux, qui plus est, de façon anonyme. Cela ne me semble pas obligatoirement supportable ».


Sur le port, en province, dans la capitale, jusqu’en son sein, la Maison Homéo a subi le coup de tabac. Son phare, le Syndicat a réagit avec force, détermination, diplomatie. Il nous appelle tous à serrer les rangs dans la tempête et à le rejoindre.

Les associations de patients se mobilisent, vent debout. Jacqueline Peker a proposé un sitting devant le Ministère de la Santé…Faut-il formuler des revendications au rouge sur des cahiers de doléances ?

L’union fait la force ; la démocratie fonctionne par le dialogue et les groupes de pressions. Nos échanges, nos réunions, que ce soit celles d’aujourd’hui, de la Société Française en Juin, de la Fédération en Novembre, entrent aussi dans ce cadre, nous structurent, nous sortent de notre isolement et nous rassurent.


Il y a quelques dizaines d’années déjà, j’ai eu la chance de m’entraîner au tennis avec le Conseiller Technique de Picardie. Brillant pédagogue, il me disait : « j’enseigne le tennis comme tu pratiques l’Homéopathie ; j’adapte la technique de chaque geste à la morphologie, au caractère, à la psychologie de chacun de mes élèves ».


Malgré son classement, ses succès en compétition, tous les deux à trois mois, il éprouvait le besoin de « monter » à Paris pour échanger quelques balles avec son professeur, alors âgé de quatre vingts ans.

Nombre de nos maîtres, de nos dévoués enseignants qui auraient cet âge et même un peu plus, au final, en finale ont quitté les cours.

Ayons encore aujourd’hui une pensée toute particulière pour Micheline Deltombe, Michel Guermonprez, Roland Zissu, les derniers partis.


Aujourd’hui encore, à partir du titre d’une de ses expositions, c’est Yvan Brohard qui nous emmène dans son sillage.

Les orateurs de ce jour, je ne vous les présente pas ; nous nous connaissons tous. Qu’ils soient eux aussi vivement remerciés pour leur investissement.

Avec eux, tout au long de cette journée, nous échangerons en simple, en double, tranquillement en fond de cours ou plus âprement au filet, mais toujours dans le respect mutuel et l’amitié.

Un peu plus riches, nous rentrerons dans la solitude de nos cabinets, confortés dans notre quotidien, avec une certitude encore plus ancrée que la thérapeutique hahnemanienne doit être défendue, becs et ongles et intégrée sur la palette thérapeutique comme le clament nos sociétés, la Fédération, la Revue d’Homéopathie et le Syndicat.


Bonne journée à tous.

Avec mes regrets de n’avoir pu être parmi vous.


Philippe CHAMPION